Les meilleurs aliments aphrodisiaques : mythes et réalités
Les aliments dits « aphrodisiaques » suscitent beaucoup d’intérêt et de fantasmes. L’idée que certains aliments puissent stimuler le désir et améliorer les performances sexuelles fascine depuis la nuit des temps. Mais qu’en est-il réellement ? La science s’est penchée sur ces supposés pouvoirs pour démêler le vrai du faux.
Table des matières
Définition
Le terme « aphrodisiaque » vient du nom de la déesse grecque Aphrodite, déesse de l’amour et de la beauté. Un aphrodisiaque est défini comme une substance (aliment, plante, drogue) qui stimule ou intensifie le désir sexuel.
On distingue différents types d’aphrodisiaques :
- Ceux qui agissent directement sur les organes sexuels en augmentant l’irrigation sanguine (gingembre, ginseng, safran, alcool…)
- Ceux qui stimulent la libido via une action psychologique (chocolat, huîtres…)
- Ceux qui augmentent les performances par un apport énergétique (fruits secs, banane…)
Historique et popularité des aliments aphrodisiaques
L’utilisation d’aphrodisiaque a été rapportée dans de nombreuses civilisations antiques. Dans la Rome et la Grèce antiques, la mandragore était utilisée. Au Moyen-Âge, les épices comme le gingembre, la cannelle ou le poivre étaient réputées pour leurs vertus aphrodisiaques.
De nos jours, certains aliments jouissent encore d’une réputation d’aphrodisiaques, comme les huîtres, le chocolat, le ginseng, le safran ou certains fruits comme la grenade. Le marché des compléments alimentaires aphrodisiaques pèse des millions d’euros.
Cet engouement s’explique par le désir légitime d’améliorer sa sexualité et de combattre d’éventuels troubles. Mais est-ce que ces aliments tiennent vraiment leurs promesses ?
Preuves scientifiques sur les aliments aphrodisiaques
La plupart des vertus aphrodisiaques prêtées à certains aliments relèvent plus du folklore et de l’imaginaire que de faits scientifiquement prouvés. Peu d’études cliniques rigoureuses ont été menées pour valider ces croyances populaires. Les résultats sont mitigés :
Preuves limitées
- Maca : quelques études suggèrent un effet positif sur le désir et la fonction sexuelle chez l’homme et la femme ménopausée, mais à confirmer.
- Safran : pourrait avoir un effet chez les personnes souffrant de dysfonction sexuelle liée à la prise d’antidépresseurs. Résultats inconsistants chez les personnes en bonne santé.
- Gingembre : amélioration modérée de la fonction érectile dans quelques études, à confirmer.
- Chocolat : son action serait plus psychologique que physiologique. Améliorerait l’humeur mais pas prouvé sur la libido.
Preuves insuffisantes
- Huîtres : réputation d’aphrodisiaque mais aucune étude pour l’étayer.
- Alcool : désinhibant mais effet négatif sur la performance à partir d’une certaine dose.
- Gingko biloba : études contradictoires.
- Tribulus terrestris : études aux résultats inconsistants.
- Grenade : populaire mais peu d’études, effets non prouvés.
Mécanismes d’action potentiels
Bien que les preuves manquent, certains mécanismes d’action sont suggérés pour expliquer les effets supposés de ces aliments :
- Augmentation de la circulation sanguine (irrigation des organes sexuels) : gingembre, ginseng, alcool, safran…
- Amélioration de l’humeur : chocolat, alcool…
- Apport énergétique : fruits secs, banane…
- Effet vasodilatateur : arginine…
- Augmentation du taux de testostérone : tribulus…
Toutefois, ces mécanismes sont souvent invoqués de manière théorique et n’ont pas été vérifiés scientifiquement dans le contexte de la sexualité humaine.
Risques et limitations
Les aliments considérés sans danger en quantités raisonnables. Mais attention aux excès et aux interactions avec certains médicaments.
Certains compléments à base de plantes parfois vendus comme aphrodisiaques peuvent avoir des effets indésirables ou entrer en interaction avec des traitements médicamenteux. Il convient de se renseigner sur leur composition et de demander l’avis d’un médecin.
Par ailleurs, les aliments ne constituent pas un traitement miracle contre les troubles sexuels. Ils peuvent tout au plus avoir un effet adjuvant en agissant sur le moral ou en apportant un surplus d’énergie.
Les causes de dysfonctionnements comme les troubles de l’érection ou le manque de libido sont souvent multifactorielles (stress, troubles psychologiques, maladies) et nécessitent une prise en charge médicale globale.
Conclusion
Les vertus aphrodisiaques prêtées à certains aliments relèvent plus du mythe et de l’imaginaire collectif que de faits scientifiquement prouvés. Quelques uns comme le maca, le ginseng ou le safran semblent néanmoins prometteurs, mais nécessitent encore des recherches.
En l’absence de risques avérés, il n’y a pas de mal à expérimenter ces aliments réputés, en complément d’une alimentation saine et équilibrée. Mais sans en attendre de miracles sur sa sexualité, et en consultant un médecin si le problème persiste. Une communication ouverte avec son partenaire et la réduction du stress restent les meilleurs aphrodisiaques.
Références
[1] Shin BC, Lee MS, Yang EJ, Lim HS, Ernst E. Maca (L. meyenii) for improving sexual function: a systematic review. BMC Complement Altern Med. 2010 Aug 6;10:44. doi: 10.1186/1472-6882-10-44. PMID: 20691074; PMCID: PMC2928177.
[2] Lopresti AL, Drummond PD. Safron for depression, anxiety and other mental health conditions: Current mechanistic insights. Crit Rev Food Sci Nutr. 2020 Sep 24;60(17):2807-2819. doi: 10.1080/10408398.2019.1654832. Epub 2019 Oct 4. PMID: 31582131.
[3] Jang DJ, Lee MS, Shin BC, Lee YC, Ernst E. Red ginseng for treating erectile dysfunction: a systematic review. Br J Clin Pharmacol. 2008 Oct;66(4):444-50. doi: 10.1111/j.1365-2125.2008.03236.x. Epub 2008 Jun 6. PMID: 18754850; PMCID: PMC2561113.
[4] Grassi D, Desideri G, Necozione S, Ruggieri F, Blumberg JB, Stornello M, Ferri C. Cocoa consumption dose-dependently improves flow-mediated dilation and arterial stiffness decreasing blood pressure in healthy individuals. J Hypertens. 2015 Feb;33(2):294-303. doi: 10.1097/HJH.0000000000000412. PMID: 25324555.
[5] Guay AT. Effect of raising endogenous testosterone levels in impotent men with secondary hypogonadism: double blind placebo-controlled trial with clomiphene citrate. J Clin Endocrinol Metab. 1995 Dec;80(12):3546-52. doi: 10.1210/jcem.80.12.8530586. PMID: 8530586.
[6] Salonia A, Fabbri F, Zanni G, Scavini M, Fantini GV, Briganti A, et al. Chocolate and women’s sexual health: an intriguing correlation. J Sex Med. 2006 May;3(3):476-82. doi: 10.1111/j.1743-6109.2006.00230.x. PMID: 16681418.
[7] West E, Khoo S. Aphrodisiac foods: bringing back desire. Aust Fam Physician. 2017 Jan;46(1):42-46. PMID: 28072201.
[8] Rowland DL, Tai W. A review of plant-derived and herbal approaches to the treatment of sexual dysfunctions. J Sex Marital Ther. 2003 May-Jun;29(3):185-205. doi: 10.1080/00926230390157980. PMID: 12851125.
Laisser un commentaire